Je vous avais promis une recette de pain au levain, expliquée pas à pas, basique et uniquement à la farine blanche n’est-ce pas? Alors après plusieurs essais et quelques ajustements, voici arrivé le moment de la partager avec vous!
Voyez comme la mie est parfaitement alvéolée, ce pain est d’une légèreté! A peine toasté, en tartines, ces petites cavités accueilleront avec gourmandise un bon fromage ou toute autre garniture…miam!
La réussite de cette recette de pain va reposer sur trois conditions:
1/ Une bonne hydratation de la pâte
2/ Une longue durée d’autolyse
3/ Un levain liquide bien actif
Nous allons reprendre ces trois critères tout le long de la recette afin de s’assurer qu’ils soient bien respectés et ainsi mettre toutes les chances de notre coté, pour réussir cette recette et ainsi obtenir un pain délicieusement léger…
Recette de pain au levain : les ingrédients:
500 gr de farine blanche (Type 65)
300-350ml d’eau à température ambiante (Voir Note importante ci-dessous)
20gr de levain liquide (Hydratation 100%) actif
85gr de farine T65
85gr d’eau à température ambiante
10gr de sel
Etapes:
On commence la réalisation de la recette la veille car autant la pâte que le levain ont besoin de plusieurs heures pour êtres prêts, cette étape est essentielle!
LA VEILLE
La veille, dans un grand bol, mélanger la farine et l’eau, pour la quantité, vous remarquerez que j’ai laissé une petite marge concernant la quantité totale d’eau.
Personnellement en réalisant cette recette avec la farine T65 des moulins de Versailles, ça a très bien marché avec 350ml d’eau mais comme chaque farine est unique et chaque farine a sa propre capacité d’absorption, il est important d’apprendre à observer cela pour déterminer à partir de quel moment il est nécessaire de stopper tout ajout d’eau, cela peut paraitre abstrait au début mais croyez moi, au fur et à mesure, vous saurez juger de la qualité d’une farine de par son aspect, sa texture…etc
! Note Importante ! Si vous ne connaissez pas la qualité de votre farine ou que vous avez simplement peur d’en mettre trop, ce que vous pouvez faire pour un premier essai est de partir par exemple de 280 ml d’eau pour lancer l’autolyse, la phase d’autolyse va changer considérablement la texture de la pâte puis le lendemain, vous pourrez rajouter un peu d’eau à partir des 70ml restants pour obtenir une pate avec la quelle vous vous sentez à l’aise pour la manipuler, l’idée est d’y aller par étapes et de s’avoir s’adapter. La farine est tellement différente, il vaut mieux tenter une recette plusieurs fois en y allant crescendo plutôt que tout rater du premier coup et se retrouver découragé!
On cherche donc à trouver la bonne hydratation de la pâte, commencer alors par mélanger la pâte avec 300ml d’eau, réserver les 50gr à coté et voyez si elle parait trop sèche, ajouter au fur et à mesure un peu d’eau, si cela vous semble nécessaire. En débutant il est préférable de jouer la carte de la « prudence » et mettre moins d’eau que trop d’eau! Il est inutile par exemple de se lancer dans une recette américaine avec un taux d’hydratation à 80% quant d’une part on sait que notre farine française n’a pas les mêmes propriétés que la leur et que d’autre part, on est pas habitué à manipuler des pâtes très collantes, on risque de vite se décourager et surtout de gaspiller…
A ce stade, on a donc mélangé la farine et l’eau à l’aide d’une cuillère en bois, sans chercher à pétrir la pâte, le but ici n’étant pas de travailler sur le gluten mais uniquement d’obtenir un mélange plus ou moins homogène. Certains préféreront réaliser cette étape au robot, cela prend alors à peine 2min mais l’avantage avec une cuillère c’est qu’on juge mieux la quantité d’eau nécéssaire surtout si c’est la première fois qu’on réalise cette recette 🙂
Une fois le mélange prêt, couvrir et laisser reposer une nuit, à température ambiante. On va donc permettre à la pâte de se détendre et ainsi l’autolyse va s’opérer toute la nuit! Cette étape va donc répondre au deuxième critère de la recette, à savoir ==> Une longue durée d’autolyse
Saviez-vous que l’autolyse présente plusieurs avantage? Ce repos de la pâte formée uniquement de farine et d’eau va considérablement améliorer la tolérance de la pâte et corriger sa ténacité en jouant sur le réseau glutineux, d’autre part cela va réduire la durée du pétrissage et améliorer autant la texture de la mie mais également le goût du pain!
Parallèlement, on va préparer le levain pour le lendemain, pour cela mélanger les 20gr de levain liquide actif avec la farine et l’eau, prenez bien soin de bien mélanger et d’aérer la pâte en la fouettant un peu afin d’incorporer de l’air. Une fois le mélange réalisé, couvrir et laisser reposer à coté de la pâte en autolyse. Ainsi les deux mélanges seront exposés à la même température et passeront ainsi plusieurs heures jusqu’au lendemain…
LE LENDEMAIN
Les deux mélanges ont reposé toute la nuit, la pâte a maintenant un aspect plus lisse et il suffit de tirer légèrement dessus pour voir à quel point elle est devenue extensible, merci le gluten!
A coté, le levain aussi, est bien actif, il doit bien buller et être prêt à ensemencer notre future pâte à pain, ce repos de plusieurs heures lui a été bénéfique, on a donc notre troisième critère, qui était ==> Un levain liquide bien actif
Incorporation du levain
A l’aide d’une cuillère en bois, incorporer le levain à la pâte (qui aura subit l’autolyse), mélanger délicatement puis au lieu de rajouter directement le sel, qui aurait tendance à ralentir la fermentation, on va laisser au levain le temps de s’adapter et de bien ensemencer notre pâte, le mélange autolyse+levain va alors reposer minimum 30min, idéalement je vous conseiller de le laisser ainsi pendant 45min à 1h, 30min étant vraiment le minimum
Ajout du sel & pétrissage
La pate ensemencée au levain a eu droit a un petit repos, il est temps de passer aux choses sérieuses! On transfère la pâte dans le bol du pétrin et on ajoute le sel. La durée du pétrissage est variable, le but ici est d’obtenir une pâte lisse et bien pétrie, personnellement je commence en vitesse lente pour incorporer le sel ensuite une fois que la pâte commence à se lisser, je passe en vitesse moyenne-rapide jusqu’à ce que la pâte se décolle du bol. On peut aussi checker le réseau de gluten en étirant légèrement la pâte qui ne doit pas se déchirer facilement
Fermentation en vrac et rabats
Après cette phase de pétrissage, la pâte va alors pouvoir fermentation durant 3h à température ambiante, il sera nécéssaire de réaliser des rabats toutes les 45min (à 1h) pour donner de la force à la pâte et incorporer de l’air.
Pré-façonnage et détente
Une fois l’étape de fermentation terminée, on reverse la pâte sur le plan de travail légèrement fariné, par pitié, évitez de mettre d’emblée trop de farine, munissez vous plutôt de votre coupe-pâte et disposer un peu de farine dans une coupelle à coté, travailler la pâte en l’enroulant de manière à la pré-façonner en boule sans détruire tout le réseau et sans plomber la mie avec un ajout excessif de farine.
Voici une petite vidéo que j’avais filmé et qui montre un peu la manière donc je préfaçonne le pâton, je farine ma main gauche tandis que ma main droite tient le coupe-pâte légèrement fariné…
Une vidéo publiée par Mouni Abdelli (@mouni.mignardise) le
On va laisser détendre la pâte pré-façonnée durant une petite demi heure. Elle sera ainsi plus facile à manipuler pour le façonnage.
Façonnage et Apprêt
Reprendre la pâte et façonner la, pour ma pate j’ai réalisé un seul pain en boule car je souhaitais utiliser un seul grand banneton, par contre si vous possédez des petits, vous pouvez diviser la pâte en deux à l’étape précédente et ainsi obtenir deux pains moyens. Ce serait certainement plus facile à manipuler qu’un seul gros pâton.
Une fois façonné, déposer le pâton dans un banneton préalablement fariné (mélange de farine ordinaire et farine de riz) et laisser reposer à température ambiante 2-3h selon la température ambiante, actuellement il fait assez frais dans ma cuisine, je laisse donc reposer la pâte 3 bonnes heures durant l’apprêt.
Afin de faciliter la manipulation ainsi que la scarification du pain, enchainer avec une fermentation au frais qui va durer 1h-1h30 ou même plus, si on doit faire autre chose 🙂
Scarification et Cuisson
Pour cuire ce pain, rien de nouveau! On fait exactement pour toutes les recettes du blog. Je vous conseille néanmoins de privilégier la cuisson en cocotte, et surtout de faire attention en transférant le paton du banneton à la cocotte en étant délicat afin de ne pas dégazer la pâte et voir le pain s’affaisser complètement arrivé à cette dernière étape, ce serait vraiment dommage!!
Comme je l’expliquais dans l’article sur le country bread. il existe plusieurs options de cuisson du pain au levain! Cuisson en cocotte classique, sur pierre (pizza stone), cloche a pain…etc. J’avoues que personnellement j’alterne mais le plus souvent j’utilise un cocotte en fonte bien épaisse et lourde. Anyway, le principe reste le même! Environs 30min avant d’enfourner, placer la cocotte (couverte compris) dans le four et le préchauffer le four à 250 degrés.
L’utilisation de la cocotte en fonte ou d’un double-cocotte type « Lodge Combo » préchauffée permet non seulement d’obtenir une atmosphère humide étanche mais également une forte chaleur. Sans devoir se soucier de la vapeur qu’il est nécéssaire de fournir durant la cuisson notamment quand on cuit sur pierre.
Transférer le pain dans la cocotte et réaliser des entailles à l’aide d’une lame, couvrir et enfourner d’abord à couvert 20 minutes. Retirer ensuite le couvercle et poursuivre la cuisson jusqu’à ce que la croûte soit joliment caramélisée et dorée à souhait!
Voilà!
Laisser refroidi avant de découper le pain, afin de ne pas écraser la mie encore trop fragile 😉 je sais, je sais, c’est tentant et bien difficile de résister !